mardi 28 juillet 2009

Rilke : être artiste, c’est ne pas compter, c’est croître ...

Rainer Maria Rilke est un poète sensitif d’une verve doucereuse et splendide. Ce qu’il a écrit sur l’art a une saveur toute particulière comme un fruit exotique provenant de régions lointaines.

« L'art n'est qu'un chemin et non pas un but » écrit-il. Mais en tant qu’artiste ayant un faible pour la rime et pour la parole débridée, j’aime le très beau texte qu’il a écrit sur les œuvres d’art. Par ailleurs, je vous signale qu'il fait partie de la galerie de personnages auxquels je voudrais rendre hommage à travers l’exposition «Des visages que j’ai connus ». Rilke est pour la création débarrassée des excroissances nuisibles.

Aux artistes pressés, nous leur proposons ces mots qui sont d’une alchimie excitante. Ils y trouveraient le mode opératoire pour paraître comme on est et non pas comme on feint d'être, c'est à dire un clone désagrégé par le temps .

RAZAK

« Les oeuvres d'art sont d'une infinie solitude ; rien n'est pire que la critique pour les aborder. Seul l'amour peut les saisir, les garder, être juste envers elles. Donnez toujours raison à votre sentiment à vous contre ces analyses, ces comptes rendus, ces introductions. Eussiez-vous même tort, le développement naturel de votre vie intérieure vous conduira lentement, avec le temps, à un autre état de connaissance.Laissez vos jugements à leur développement propre, silencieux. Ne le contrariez pas, car, comme tout progrès, il doit venir du profond de votre être et ne peut souffrir ni pression ni hâte. Porter jusqu’au terme, puis enfanter, tout est là… Il faut que vous laissiez chaque impression, chaque germe de sentiment mûrir en vous, dans l’obscur, dans l’inexprimable, dans l’inconscient, ces régions fermées à l’entendement. Attendez avec humilité et patience l’heure de la naissance d’une nouvelle clarté. Le temps ici n’est pas une mesure. Un an ne compte pas ; dix ans ne sont rien.Etre artiste, c’est ne pas compter, c’est croître comme l’arbre qui ne presse pas sa sève, qui résiste, confiant, aux grands vents du printemps, sans craindre que l’été ne puisse pas venir.L’été ne vient que pour ceux qui savent attendre, aussi tranquilles et ouverts que s’ils avaient l’éternité devant eux… Je l’apprends tous les jours au prix de souffrances que je bénis : patience est tout... »
Rainer Maria Rilke

lundi 27 juillet 2009

Je ne blogue pas pour passer le temps

Je ne blogue pas pour passer le temps. Je ne suis pas Xu Jing lei (lire mon article intitulé : Xu Jing Lei bloggeuse en chef mais...
qui a été repris par plusieurs sites , parfois sans en citer la source) . Cette célébrité chinoise, qui est, signalons-le sans tarder, très inconnue hors les frontières chinoises passe son temps à raconter des inepties genre: je mange ceci, je bois cela. Ce genre de blogs intimistes à outrance abêtit la logosphère.
Pour ce qui me concerne, j’évite le futile pour rendre le blog utile. Ce n’est pas dans la quantité que l’on convainc autrui mais dans la qualité.
Certes, la cadence des articles postés est devenue plus espacée. La raison en est toute simple et les artistes vrais (rien à voir avec les pseudo et les copistes) me comprendraient facilement. Je prépare mon exposition. Le goût des cimaises, malgré la morosité ambiante, m’est revenu. Joli paradoxe !
Au Maroc d’aujourd’hui, pays qui m’a vu naître, et suer sans arrêt, trouver une galerie qui mérite son nom c’est un véritable parcours de combattant. C’est comme si on cherchait une aiguille dans une botte de foin. A Needle in a haystack , redisons-le dans la langue de Shakespeare. Par contre , les peintres du dimanche argentés et bien endimanchés, les femmes de diplomates ayant trouvé tardivement leur hobby dans les patchworks sans lendemain et les gribouilleurs prétentieux trouvent toutes les facilités. Quand aux autres ils doivent lutter et souffrir en silence.
Un peu d’indulgence chers amis invisibles. Je vous tiendrais au courant par l’image et la graphie imprimée sur papier journal de cette exposition.
RAZAK