Si la prophétie des Mayas se réalise, ce sera
le chaos. Le jour fatidique du 21/12/2012, qui approche à la vitesse supérieure,
sera-t-il le dernier à vivre sur terre ou tout simplement une spéculation
irrationnelle proche du canular? Les prédicateurs Mayas qui faisaient du soleil
un astre de culte, au même titre que les Anciens Grecs (Apollon) et les Égyptiens des temps hiéroglyphiques (Râ) nous ont légué un os d’une
texture bizarroïde avec, en sus, un summum de frousse et de redoute. Une peur viscérale nous est induite par cette prédiction que de
nombreux scientistes mayanistes commencent à prendre au
sérieux. Une fin du monde ça interpelle tout le monde. Que l’on soit religieux
ou athée, les brusques ruptures espace-temps donnent du vertige. Que va-t-il
se passer le jour «j»? Une explosion du fourneau solaire? Une
extinction subite de sa dynamo à
hélium pour nous plonger dans une nuit éternelle et outrancièrement glacée?
Une augmentation anormale de la
vitesse
de rotation de la terre avec disparition de l’apesanteur ou une
collusion avec
d’autres astres ou astéroïdes? Une coagulation de l’air ou la
transformation
des nuages en blocs de glace? La fonte de tout ce qui est amoncelé sous
forme
de canyon de glace ou le sectionnement du globe terrestre en deux
morceaux
comme on sectionne une pastèque? Un brusque changement catalytique des
métabolismes
cellulaires pour que les poules se mettent à pondre des œufs plats et
circulaires, comme les compacts disques ou l’arrêt brutal de la faculté
de discernement chez les humains? Si ce que disaient les devins de cette
peuplade disparue
s’avère vrai ce sera la grande
catastrophe.
Terriens, vous êtes avertis. Le compte à
rebours a commencé. Préparez-vous pour le grand rendez-vous. L'Apocalypse, qui par ailleurs avait été mentionnée dans
moult écrits religieux et profanes, approche. Le new big-bang de
l’anéantissement final se profile à l’horizon. L’euthanasie générale avance
vers nous, à grandes enjambées. Il n’y a pas d’échappatoire. Donc pas la peine
de chercher un petit sapin, pour enguirlander la prochaine fête de Noël. Il n’y
aura plus de réveillon. Car après cette date, on entre dans la Non-Histoire
et l’univers va devenir un simulacre poussiéreux
de lui-même, une négation de ce qu’il était. Pour les affaires d’ici-bas, tout
sera réglé d’un seul coup. Les dictateurs du monde terrestre n’auront plus de
cobayes apprivoisés, sur lesquels exercer leur sadique autocratie. A quoi serviront
les cahiers de charge ou les cahiers de dettes portant le paraphe de la Banque
Mondiale? Les pauvres et les riches seront à égalité. Les châteaux et les
taudis seront pris au même, des ruines. Les propriétaires terriens seront
dépossédés de ce qu’ils croyaient être leur bien. Les indéboulonnables vont enfin
être déboulonnés par les circonstances exténuantes. Les voyants et non-voyants
vont voir ce qu’ils n’avaient jamais vu: la désintégration totale de la matière
inerte et l’extinction irréversible des espèces vivantes.
Il n’est pas aisé d’imaginer une fin du monde,
malgré les diverses extrapolations rendues possibles grâce aux progrès de la
science. Du point de vue cosmologique, on sait qu’une petite déviation de quelques
millièmes de degrés de l’axe polaire, le globe terrestre sera désorienté et nous
emmènera dans sa course folle, comme une limaille de fer accrochée à un électro-aimant
ayant tout à coup perdu son champ magnétique. On sait aussi que les icebergs n’attendent
que quelques diaboliques degrés Celsius de plus pour nous plonger dans un déluge
sans fin. Le trou d’ozone, apparu ces derniers temps, donne aux anciens Mayas
quelques arguments supplémentaires. En effet, se basant sur un calendrier dont les
Mayas étaient les seuls à connaître l’origine, les accros du perspectivisme ont fait un
sérieux pronostic. Il donne du frisson. Hollywood s’est déjà mis au diapason
mortuaire. Le «life-ending» le fait trembloter. Il lui a dédié comme offrandes
sacrificielles de nombreux films assistés par ordinateur ou produits à
l’ancienne. En effet, un film porte justement comme titre: «2012». Un autre
parle d’une glaciation accrue paralysant toute activité humaine. Il s’intitule
«2012 Ice Age». Évidemment, on n’y parle pas d’ice-cream mais «ice-deathe». La
fin des mondes imaginée par nos pourvoyeurs d’images n’a rien à voir avec celle
que les Mayas devinaient.
Terriens, encore une fois, vous êtes prévenus.
De deux alternatives l’une: soit vivre chaque instant de l’intervalle restante avec
autant de plaisir que de ravissement, en attendant l’imminent jour du purgatoire, soit endosser le burnous austère du dévot pour passer
les mois à venir, dans la prière et le recueillement,
pour implorer la clémence et la miséricorde divines.
Pauvres Mayas! Ils se sont fait gourer comme les
ermites du Vatican qui croyaient que la terre n’était pas ronde. N’ayez pas crainte,
il y aura un lendemain à ce jouir visé par les Nostradamus Mayas. C’est moi qui
vous le dis avec conviction et détermination. Mais vous n’êtes pas obligés de
me croire. Il y aura un 22/12/2012 et un
23/12/2012. J’ajouterai qu’ils seront (comme ceux qui lui succéderont) des
jours radieux et resplendissants. Après le 21 décembre 2012, les catastrophistes des temps anciens et leurs
supporters ésotériques vivant avec nous, recevront plein la gueule, une claque accompagnée d’un cinglant démenti.
Tout ne sera qu’un canular dû à de mauvaises croyances surannées. Ce dont on
est sûr c’est que la vie va continuer et qu’après cette date, les
retraités marocains de la fonction publique, dont le nombre va crescendo par
rapport aux actifs, auront des problèmes avec leur caisse. Quand à la fin des
mondes, son heure n’est pas encore venue. Pour vous rassurer, veillez accepter
cette modeste démonstration que le peu de rationalité, préservée depuis les
bancs scolaires, m’autorise à rendre vôtre. Ce qui avait trahi les devins Mayas,
c’est cette numérologie fatidique basée sur la symétrie numérique et la
référence au calendrier
grégorien. Or, il existe d’autres calendriers comme ceux que les Chinois
et les Musulmans adoptent. Lequel est concerné? Le 21/12/2012 de l’Hégire est
très lointain. Beaucoup de siècles nous en séparent. Autre contre-exemple qui
nous renvoie à la sphéricité quelque peu ovoïdale de la terre et à la célèbre phrase
galiléenne «malgré ça elle tourne». Avec les fuseaux horaires on n’a pas la
même date. Quand minuit sonne au Yucatan (fief des anciens Mayas) il fait jour
à Beyrouth, d’où le quiproquo de datation. Qui vont disparaître les premiers
les Guatémaltèques ou les Libanais? Si on avait le même éphéméride on aurait
donné un peu de crédit à cet ultimatum fantaisiste. Donc tout cela ne sera que du
baratin ésotérique et une supercherie. Les Mayas avaient besoin d’un Confucius de
leur sang et d’un Ibn al Haytham (père de l’optique) éveillés pour chasser les
idées morbides.
RAZAK