De belles idées mais sans le pouvoir
Paraphrasant ceux qui disaient : « Nous n’avons pas de pétrole, mais nous avons des idées » moi aussi et sans paraitre prétentieux je peux dire, non sans regret : « J’ai de belles idées, mais je n’ai pas le pouvoir ». Conséquence de ce petit paradoxe : les projets susceptibles d’apporter une plus-value culturelle et auxquels j’avais pensé sciemment sont restés, dans leur majorité, sans suite. Devrais-je regretter de ne pas avoir adhéré à un parti politique, puisqu’il s’est avéré en dernier lieu, qu’au Maroc tout passe par ce canal sociétal : le bon et le moins bon, l’utile et le futile .
Non ! Je ne regrette rien. Le jeu n’en valait pas la chandelle. J’aurais claqué la porte à la moindre compromission. Certains considèrent la politique comme l’art du possible. Le pragmatisme a appuyé cette décadente théorie. Je proposerais une autre définition pleine d’éthique : la politique, c’est le serment solennel de rester crédible.
Mon art ne me permet pas de jongler avec les principes. Promettre une chose et faire son contraire n’est pas de mon ressort. . D’ailleurs l’art, de façon générale, dialogue par-dessus les clivages partisans, tribaux et confessionnels, avec la postérité et la pérennité. Le politique c’est du conjoncturel et de l’éphémère. En effet, que sont devenus Alexandre le grand, César, Bonaparte, Hitler, Mussolini, Franco, Pinochet, Bush…?
Par contre on éprouve du plaisir à se remémorer les sommités de l’art universel tels que Leonard de Vinci , Picasso, Rembrandt , Hokusai …
Avant de lancer le prix international de humour sous le nom de Bouzghiba-Awards, j’avais proposé un certain nombre de projets aux entités publiques ou privées concernées mais aucun de ces projets n’a pu voir le jour, par manque de répondant, à commencer par le projet artistique : « L’an 2000 musicalement ». Ce projet déposé à la Bibliothèque Générale n’avait reçu aucune réponse favorable malgré les dossiers diffusés. Il y’a eu aussi cette importante plateforme de créativité que j’avais dédiée à la protection de l’enfance et de l’environnement et puis que j’avais présentée, sous le thème : « Rue-Art-1 : Les enfants des rues en état de grâce » à plus de 20 sociétés en vue de la parrainer (projet enregistré) , même constat affligeant, bien qu’un responsable d’une boite semi-publique ayant apprécié l’idée m’ait demandé de remplacer les enfants des rues par la progéniture de ses subordonnés. Le parrainage aurait été assuré, si je n’avais pas refusé.
Après le lancement du prix Bouzghiba, j’avais envoyé un courrier au ministère de l’Enseignement (à l’époque dirigé par Lahbib Malki ) et au Secrétariat de la Jeunesse et des Sports (dirigé par El Gahs) pour inviter les lauréats du 2ème prix à savoir les animateurs du programme-TV : C’Est pas sorcier . Pas de réponse à ce jour. Vient enfin le tour du grand artiste et physicien hollandais Theo Jansen. J’avais écrit un courriel au directeur de l’Ecole Mohammedia des Ingénieurs pour permettre à cet homme de génie de donner une conférence sur ses fameuses sculptures mobiles comme l’ont fait les grandes écoles au Canada et aux USA. Pas de réponse. En visitant son blog www.strandbeest.com , j’ai appris que les japonais l’ont sollicité pour un cycle de conférences qui s’étend sur plusieurs mois. Enfin, vient le tour du quatrième désigné pour le 4eme B-Award le chinois Zhang Yimou. La venue au Maroc de ce cinéaste qui a supervisé avec maestria la cérémonie d’ouverture des JO de Pékin aurait drainé les medias de toute l’Europe. L’ambassade de Chine a dit OK à condition de trouver une institution pour prendre l’honorable hôte en charge. Alors j’ai dû écrire à deux ministères : celui de la Culture et celui des Sports (le blog en fait étalage) pour parrainer l’événement. Même déception. Ces deux départements qui gaspillent un argent fou dans des futilités, ne se sont même pas donné la peine de répondre à mon courrier, comme s’il n’y avait plus d’encre et de papier.
Dommage ! Les envieux commençaient déjà à s’imaginer un tas de choses en se disant : si Zhang Yimou arrive au Maroc, il sera décoré par le souverain, donc Razak aura toutes chances de devenir ministre de la culture ou de la communication. Drôle de raisonnement. Moi ministre? Et Bouzghiba et son prix qui s’en occuperait ?
Les deux derniers projets et qui ne sont pas des moindres sont en cours d’examen (ONCF et Mairie de Rabat) et j’espère qu’on trouvera cette fois de l’encre et du papier pour me répondre. Il s’agit de: Ferrovi-Art consistant à faire « entrer l’art en gare » c’est à dire aménager un espace approprié au sein des nouveaux locaux pour accueillir des expositions de peinture. L’autre projet qui aurait un impact historique vise la transformation des 15 kiosques à fleurs abandonnés en petites galeries d’art, ce serait l’avènement du Montmartre de Rabat dont rêvent tous les artistes marocains si on disait OK.
RAZAK
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