Lettre ouverte à Mr. Fayçal Laraïchi PDG
du holding-TV de service public
Depuis le lancement du prix international de l’humour en 2005 , dont je suis l’instigateur et à l’instar des autres animateurs culturels qui, bénévolement suent pour réussir, contre vents et marées, leurs initiatives en ne comptant que sur leurs propres ressources, je me suis adressé aux différentes entités (radio, Al Oula, 2M ,…) composant le holding de service public que vous dirigez en vue d’une couverture médiatique, à la mesure du possible et à la dimension de cet événement culturel. Malheureusement, aucune suite favorable n’a été réservée à mes demandes. Même la parution de mon dernier livre est passée « audio-visuellement » inaperçue et cela contrairement à la presse écrite qui a fait son devoir, sachant que juste après la parution du tome-1 de la monographie relative aux Bouzghiba-Awards, j’ai dû déposer au bureau d’ordre de votre institution un ensemble de dossiers comportant , en plus de l’exemplaire du livre, mon book-press et une demande dûment formulée pour donner acte à mon humble aventure. Mon blog qui en fait référence et qui a été classé récemment 2e au Top-Ten par une société américaine spécialisée en « management of web-ranking » a souffert de la même rigidité administrative même si, indirectement, le pays s’en trouvait honoré, puisque, on le veuille ou non, il porte la bannière marocaine. Je ne veux pas citer les noms des responsables, car le but de cette requête n’est pas de dénoncer quiconque mais plutôt d’interpeller un mode de gestion qui privilégie certaines choses et en néglige d’autres. Je vous signale qu’à l’époque que l’on disait difficile, on avait accès à la télévision malgré nos critiques publiées dans les journaux nationaux, mais ces temps semblent paradoxalement révolus. Certes, on pourrait se vanter d’avoir fortifié le parc technique mais quels en ont été l’impact et le prix à payer et puis au détriment de quoi tout ce branle-bas ?
Ainsi, craignant que je sois mis dans la liste des « refusés » où l’humoriste Bziz est le chef de file, je vous écris dans l’espoir d’en avoir le cœur net. Ça ne me dérange pas que je sois proscrit comme cet artiste engagé, du système audiovisuel dont vous tenez les rennes, mais il serait révérencieux de le déclarer en toute humilité publiquement. Cela aurait au moins la vertu d’exprimer vos préférences . Cet atermoiement symptomatique n’est pas l’apanage uniquement de la RTM, même 2M manifeste le même désintérêt et cela depuis belle lurette. En tant qu’artiste peintre et critique de cinéma qui a des principes à défendre, jamais un « journaliste » de votre holding ne m’a approché pour me demander mon avis sur le produit visuel notamment sur les navets programmés à profusion, jamais cameraman n’est venu faire un zoom sur les trophées destinés à ces artistes de génie que je sélectionne en toute objectivité. Heureusement, j’ai mon blog pour m’exprimer librement et dont sa cote de popularité au sein de la blogosphère va crescendo. Pourtant, à chaque verdict du B-awards je faxe le communiqué sous-jacent aux directeurs et directrices des infos, sans résultats. Comme si ces institutions publiques leur appartenaient, on nous ignore par mépris et par manque de culture. Je ne fais pas de politique pour mériter de telles proscription insensée et marginalisation abusive.
Je vous parle en tant que contribuable car si SNRT et 2M étaient des entités totalement privées cette requête ne serait pas rédigée. Il en serait de même pour les autres canaux sous votre responsabilité .
Je vous rappelle que lors de l’édition 2006 du FIFM, nous avions vous et moi, une occasion de causer en aparté. Je ne sais pas si vous vous souvenez, on avait parlé de la cérémonie des oscars indiens qui devrait se tenir au Maroc. Vous m’avez remis votre carte de visite personnelle. A l’époque vous m’avez étonné (par comparaison à vos prédécesseurs) par votre modestie et une certaine écoute. Je m’étais dit : « Ca y’est la télé marocaine a trouvé son homme pour décoller ». La suite des événements m’a déçu. Un foisonnement de directeurs surpayés et dont les fonctions se recoupent de manière redondante. Le plus drôle c’est de trouver des directeurs qui présentent les infos. N’est-ce pas risible ? J’avais essayé de communiquer avec vous (à propos du projet d’une émission culturelle) via l’email que vous m’avez donné, mais ce « phoenix..» semblait injoignable à travers le réseau des réseaux.
Bref, nous sommes arrivés à la 5e édition des B-Awards et pour la première fois dans l'historique de ce prix culturel un marocain est honoré mais, pas une parole n’est diffusée sur les ondes, pas une fraction d’image n’est émise sur le bouquet. Les dossiers de médiatisation s’y afférant semblent jetés à la poubelle. N’est-ce pas injuste? Alors que des individus sans talent et sans culture se l’accaparent à tel point que SNRT et 2M devraient donner des certificats de résidence à ces éternels revenants qui donnent la migraine aux téléspectateurs marocains.
Je ne veux pas faire d’une petite requête une étude médiologique, mais je souhaite que vous ayez au moins l’obligeance d’y répondre sans rancune.
RAZAK
(Rabat, le 15 novembre 2009)
Blogs :
-http://bouzghiba-awards.blogspot.com
-http://razak-cinema.blogspot.com
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