samedi 12 décembre 2009

Targa museum


TARGA MUSEUM OU L’ART DE TRANSFORMER
LES ARBRES MORTS EN SCULPTURES VIVANTES

A travers le cheminement blogosphérique de Bouzghiba-Awards, il nous arrive de céder par enchantement aux coups de coeur qui se présentent dans leur suavité et cela sans qu’un « award » bouzghibien en soit le motif. Cela pourrait être un hommage à un musicien-poète singulier comme Léo Ferré ou tout simplement une chanson comme « In the Ghetoo» du king Elvis Presley. Ces coups de cœurs palpitent à travers ce blog trans-culturellement ouvert sur le monde. Aujourd’hui, le clin d’œil louangeur s’impose de lui-même parce qu’un sculpteur marocain est entrain de changer le visage d’une ville. Marrakech en toute occurrence qui, en grandissant sous l’effet de l’urbanisation effrénée a tendance à s’enlaidir, a trouvé grâce à l’idée géniale de Hafid Taqouraite le remède. Cela commence par une petite rue mais par contagion d’autres places seraient atteintes par l’onde de choc esthétisante. En effet, la route de Targa va bientôt être connue à travers le monde entier non pas par ses chaussées mal goudronnées mais parce qu’elle est désormais le théâtre permanant d’un événement de grande envergure: l’avènement du premier « Musée de rue » où Dame Nature , cédant ses cadavres de bois à des mains expertes en ciselage, participe à l’embellissement de la ville. Ce musée à ciel ouvert est d’un genre spécial. Il est issu d’une belle métamorphose: transformer des eucalyptus déshydratés et biologiquement morts en sculptures vivantes, un autre destin à la fois paysagiste et écologique avec une plus-value touristique et culturelle évidente. L’idée vaut son pesant d’or. Quatorze arbres à l’agonie y retrouvent grâce à une vingtaine de bûcherons de charme la chance d’une seconde vie, échappant ainsi aux fours et aux Celsius de la carbonisation. Les sculpteurs qui ont cru en cette idée lumineuse et qui s’y sont attelés avec ardeur et beauté à la concrétiser méritent qu’on leur dise tous Bravo pour le beau travail accompli. Ils ont laissé leurs empreintes. Ils appartenaient à diverses nationalités mais dans le domaine de l’art il n’y en a qu’une.
Avant d’en arriver là, l’initiateur de ce projet a failli y laisser sa peau :
« Cela fait des années que je pensait à un tel projet, me confia Abdelhafid. Un jour, j’ai pris mon appareil photo et me suis dirigé vers ce lieu où ces arbres dépourvus de vie sont érigés. Pour pouvoir en étudier la texture et la morphologie, je me suis mis à les photographier. Soudain, des soldats sortant d’une petite caserne jouxtant cette rangée d’arbres m’ont appréhendé. L’interrogatoire a failli tourner au vinaigre. Heureusement, un haut gradé des FAR ayant pressenti l’intérêt et apprécié la noblesse de mon initiative a mis un terme à mon calvaire. »
Ce dénuement salutaire prouve qu’au sein de l’armée on peut trouver, contre toute attente, des amateurs d’art voire des collectionneurs plus clairvoyants que ceux qui travaillent dans le ministère de tutelle lui même.
Parmi les artistes qui ont participé à ce premier « Musée de rue » au côté de Hafid Taquouraite on peut citer : Abdelhak El Youssi, Nicole Palanque, Erdal Celik, Jean-Pierre Gout, Said Touirse, Mustaphia Bakchi , Jean-Luc Krolikowski, Narcisse Renarison, Nicola Flessig, Gé Pellini, Isabelle Magoni, Justo Alemendros, Hassan Mahdaoui, Karim El Afia , Mohamed Farkchi, Mohamed Najahi …sans oublier l’entité B’Art qui selon Hafid a failli à ses engagements.
« La responsable de cette entité précise t-il était dans un premier temps positive et entreprenante, mais elle n’a pas tenu toutes ses promesses en dernier lieu. Elle est partie laissant derrière elle des factures salées ( RADEMA, téléphonie, Internet…) que je dois payer… »
Notons avant de finir, que le sculpteur marocain Tanane qui collabore avec une société de production cinématographique, discute en ce moment avec l’initiateur du projet en vue de faire un film documentaire sur lui. Espérons que des embûches n’en empêcheraient pas la réalisation.
RAZAK

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