COMMUNIQUE
Un ballet haïku-graphique signé Razak
Du 5 au 31 mars 2015, se tient à l’Alliance Française de
Safi une exposition unique en son genre
et dont la thématique et la structure morphologique sortent des sentiers battus.
Il s’agit des « Haïkus picturaux » et l’artiste marocain Razak en est
l’auteur. Lors du vernissage de cette exposition picturo-littéraire, du jeudi 5
mars, le directeur de cette institution culturelle Mr Sylvain Choin, qui est un
cinéphile patenté et un grand féru de poésie, n’a pas tari d’éloge envers le créateur
marocain en soulignant le caractère original de cet alliage subtilement agencé entre
la peinture et la poésie et puis en mettant en exergue les vertus de ce
brassage interculturel entre l’Orient et l’Occident. Les deux langues française
et arabophone, unies pour le meilleur et pour le pur, ont servi de passerelle,
puisque les haïkus, écrits initialement en français, ont été traduits en arabe par
l’auteur.
Ainsi, si le pays du soleil levant a inventé le Haïku, le
pays du soleil couchant en a amplifié l’écho
à travers cette exposition multi-vocationnelle qui augure de belles choses plus
rayonnantes, à savoir les 1eres Olympiades de Haïkus à travers le monde. Cette
exposition voyageuse se voudrait donc un hommage post-mortem au poète japonais
qui a créé ce style de poésie dont le nombre de vers ne dépasse pas 3, tout en prenant le soin d’y insuffler une âme écologique.
Quant à Razak, il en a élargi l’éventail épistémologique
en les imprégnant d’une senteur anthropologique axée sur l’homme, considéré par
l’auteur comme le pivot du monde. Les haïkus et les tableaux s’illustrent
mutuellement dans une plaisante transposition lyrico-iconographique ; et
en filigrane, se profile la silhouette de l’homme qui charrie derrière lui sa rêverie,
son intuition et sa problématique existentielle.
Le vernissage du 5 mars se déroula dans une ambiance bon enfant.
La chaîne officielle de télé en a montré les péripéties aux infos nocturnes du
samedi 7 mars. Le vétéran de la radio Adib el Machrafi s’est joint, lui aussi,
au cortège haïku-graphique en consacrant un clin d’œil radiophonique à cet événement.
Il a invité M. Sylvain pour donner ses impressions et les a diffusées sur les
ondes le lundi 9 mars à 19 h 20.
Vue sous un autre angle et compte-tenu de l’effet de
saturation que connaissent les grandes villes, comme Casablanca, Tanger, Rabat
et Marrakech, cette initiative originale et inédite apparait comme une forme de
concrétisation de la notion de la culture décentralisée.
Razak est arrivé à Safi avec des exemplaires de ses 8
livres dont 3 sont parus en France et 1 au Canada. Une séance de signature a
été prévue, une heure après le vernissage et ils seront exposés jusqu’à la clôture.
En guise de propos, Razak se contenterait de cet avant-goût haïku-graphique
qu’il donne à lire à Safi:
« Le cactus.
Une main rugueuse.
Oh quel beau face-à-face ! »
« Le matin c’est le soir.
Apollon s’en va jouer aux billes.
Dans l’autre hémisphère ».
«L’ombre du doute.
Reflet de la vérité.
Aux sources fusionnent »
« La forêt se lamente.
Les enfants emmenés au four.
Le vent colporte cette cendre amère ».
« Le pyjama du pauvre.
Une cabane sans toiture.
Une vie au gré des vents ».
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