Fair-play blattérien
Monsieur
Blatter aime l'humour. C'est une certitude. Si tous les managers de la
planète faisaient comme lui, il n’y aurait plus de querelles. Mais
attention, l'humour blattérien est plein de sérieux, car il sait que
l'excès mène au laxisme et que ce dernier est mortel pour les règles du jeu.
Comment
a-t-on su cela ? Tenant une promesse que l’on a faite à l’égard des
lauréats du Prix Bouzghba de l’Humour, de leur envoyer une copie du
dernier ouvrage monographique , paru en commémoration de la première
décennie de ce prix culturel à nul autre pareil, dans sa texture et à
travers l’idéal prôné. Nous avons envoyé un exemplaire à M. Blatter où
un volet consistant est consacré avec un tant soit peu d'objectivité et
de rigueur à la FIFA. Nous y avons inséré un peu d'humour, dans le but
ludique d'égayer les pages. Il n’y a pas que l’apologique et le
panégyrique, il y’a aussi un peu d’antonymie. Ainsi, les critiques
vis-à-vis de certains errements semblent reçues avec fair-play et sans
froncer les sourcils.
Encore une fois, le feedback signé Joseph S. Blatter, étonne par sa rayonnante magnanimité. Qu’il en soit applaudi :
«
Je vous remercie de l’envoi de votre livre ’’ De l’humour au Prix de
mille ardeurs’’. Tome3. C’est une très belle initiative et je n’ai pas
manqué d’y trouver votre trait d’humour. Merci pour votre enthousiasme
et que le ballon rond continue à vous procurer inspiration et bonheur.
En
vous souhaitant plein succès avec cet ouvrage, je vous prie de croire,
Monsieur, en l’assurance de mes sentiments les plus cordiaux. Joseph S.
Blatter »
Il est à signaler que le premier à recevoir une copie de ce livre d’art (proximité oblige) est Larbi Sebane. Il était le 5e lauréat. Un autre exemplaire a été envoyé à Plantu, le 10e lauréat du PIH. On espère qu’il soit arrivé à destination.
RAZAK
Initiateur du Prix International de l’Humour
Auteur de 9 livres
Traduction en arabe de la lettre :
»أشكرك على النسخة
التي بعثتها إلي من كتابك '' السخرية عبر جائزة منتها التعب''- الجزء الثالث-.
إنها مبادرة رائعة، حيث تلمست بين طياته ميولك الفطري
للدعابة . شكرا على شغفك وحماسك ، وأتمنى أن تظل الكرة المستديرة تثير
إلهامك وسعادتك. كذلك أتمنى كل النجاح لمؤلفك . أرجو
أن تتفضلوا بقبول مشاعري الودية. جوزيف بلاتر. «
EXTRAIT DU LIVRE
« Chose promise chose due,
ce troisième tome a été rédigé en temps optimal, malgré le contretemps provoqué
par les deux voyages culturels effectués en France (dédicaces de livres) à
quelques mois d’intervalle. Un petit décalage de parution s’est avéré
nécessaire, car nous voudrions célébrer en 2015, la première décennie de ce
prix hautement symbolique. Le livre en est un ornement d’apparat et
d’historiographie. Et comme certains lecteurs ayant lu les deux autres tomes
peuvent aisément le constater, le style humoristique imprégné de rigueur est
toujours de mise et à l’ordre du jour. (...)
En commençant cet ouvrage par
le 9e lauréat, nous voudrions montrer aux lecteurs sportifs, que le
Prix Bouzghiba n’exclue aucune performance répondant aux critères de
sélection que nous avons énumérés, dans le premier tome monographique, dédié à
ce prix transculturel. Tous les domaines sont concernés, pourvu qu’il y ait
quelque chose de risible à mettre sous l’œil ou dans le creux de l’oreille. Il
est préférable que cet humour, si convoité, soit pur et qu’il suscite des jouissances
plus spirituelles qu’organiques.
Bien que l’on parte de la même
base et des mêmes critères, le prix n’est pas uniformément octroyé. Il
dépend de l’angle d’attaque et d’approche. L’humour noir est un peu délicat. On
ne le décèle pas facilement. Il faut en avoir le code sémantique, pour le
percevoir et en jouir allégrement. Exemple: Patricia Piccinini qui est notre
première lauréate, n’est pas une sculpteuse qui œuvre dans le comique. Son
travail est on ne peut plus sérieux. Il nous prévient du tragique qui nous
attend, si nous continuons de nous aventurer dans la voie du clonage artificiel
et des OGM (organismes génétiquement modifiés). C’est l’interprétation erronée
que les esprits obscurantistes ont donnée à ses œuvres qui est satirique. Elle
est pleine de charlatanisme et de superstition. (...)
Contrairement aux idées reçues,
que les profanes soutiennent et ressassent à l’envi, le football n’est plus
seulement un jeu de loisir ou un passe-temps d’urbanité. C’est devenu une
industrie prospère qui a ses propres créneaux, débouchés et vecteurs évolutifs.
Autrefois, c’était un exercice de remise en forme musculaire, aujourd’hui, il
est devenu une entreprise florissante avec son marketing et un chiffre
d’affaires qui grossit d’année en année. Un vaste chantier de constructions et
de réhabilitations des infrastructures sous-jacentes.
Les organisateurs de grandes
festivités mondaines et de scrutins électoraux doivent refaire mille fois leurs
calculs, en examinant de plus près, les calendriers des matchs européens et
autres, afin de ne pas se retrouver avec des salles vides. Le football a piqué
au cinéma la sève nutritive et l’aura spectaculaire. Même les festivals de
cinéma les plus vieux et les soirées de gala les plus huppées
ont souffert de ce ’’ vol légal des publics ’’. (...)
Désormais la planète-foot fait
partie de toute une nébuleuse. Rien à voir avec ces années de ’’ foot-noir ’’
où l’on mouillait le short pour quat-sous. Certains footballeurs de renom,
comme Benbarek ont fini leur vie dans la misère et l’oubli le plus abjecte.
Personnellement, j’étais à deux
doigts d’y succomber ’’ suicidairement ’’, à mes risques et périls bien
évidemment. Ce sont les études qui m’avaient sauvé de la glissade mortelle. Je
m’explique : dans l’équipe de l’internat, j’étais le plus petit joueur de
toute la formation. J’étais libéro comme mon idole de l’époque Franz
Beckenbauer. Ce joueur adroit m’épatait. Une performance d’une propreté
proverbiale, des passes mesurées au millimètre et une séduisante intelligence
de jeu. Parfois, je faisais comme lui, je m’infiltrais dans la ’’ surface de
réparation ’’ comme on dit dans le jargon footballistique, pour marquer des
buts, mais pour des raisons de convenance et de malléabilité, je n’avais jamais
mis une godasse, mais uniquement des espadrilles. J’allais payer cher cette
imprudence. Le cuir épais des godasses protégeait mieux le pied que le tissu
fin des espadrilles. Autre erreur, au lieu de porter les bas du footballeur
précautionneux, j’avais des chaussettes dont la trame mince n’assurait pas une
bonne absorption des coups. Un weekend, en affrontant l’équipe de l’usine de
phosphates sur son terrain, qui se trouvait à environ un kilomètre et demi de
l’internat, j’avais reçu un coup violent au pied droit. Je m’en rappelle, comme
on se rappelle du premier amour et du premier jour de piscine.