lundi 4 mai 2015

Fair-play blattérien



Fair-play blattérien

Monsieur Blatter aime l'humour. C'est une certitude. Si tous les managers de la planète faisaient comme lui, il n’y aurait plus de querelles. Mais attention, l'humour blattérien est plein de sérieux, car il sait que l'excès mène au laxisme et que ce dernier est mortel pour les règles du jeu.
Comment  a-t-on su cela ? Tenant une promesse que l’on a faite à l’égard des lauréats du Prix Bouzghba de l’Humour, de leur envoyer une copie du dernier ouvrage monographique , paru en commémoration de la première décennie de ce prix culturel à nul autre pareil, dans sa texture et à travers l’idéal prôné. Nous avons envoyé un exemplaire à M. Blatter où un volet consistant est consacré avec un tant soit peu d'objectivité et de rigueur à la FIFA. Nous y avons inséré un peu d'humour, dans le but ludique d'égayer les pages. Il n’y a pas que l’apologique et le panégyrique, il y’a aussi un peu d’antonymie. Ainsi, les critiques vis-à-vis de certains errements semblent reçues avec fair-play et sans froncer les sourcils.
Encore une fois, le feedback signé Joseph S. Blatter, étonne par sa rayonnante magnanimité. Qu’il en soit applaudi :          
« Je vous remercie de l’envoi de votre livre ’’ De l’humour au Prix de mille ardeurs’’. Tome3. C’est une très belle initiative et je n’ai pas manqué d’y trouver votre trait d’humour. Merci pour votre enthousiasme et que le ballon rond continue à vous procurer inspiration et bonheur.
En vous souhaitant plein succès avec cet ouvrage, je vous prie de croire, Monsieur, en l’assurance de mes sentiments les plus cordiaux. Joseph S. Blatter »
Il est à signaler que le premier à recevoir une copie de ce livre d’art (proximité oblige) est Larbi Sebane. Il était le 5e lauréat. Un autre exemplaire a été envoyé à Plantu, le 10e lauréat du PIH. On espère qu’il soit arrivé à destination.
RAZAK
Initiateur du Prix International de l’Humour
Auteur de 9 livres


Traduction en arabe de la lettre :


»أشكرك على النسخة التي بعثتها إلي من كتابك '' السخرية عبر  جائزة منتها التعب''- الجزء الثالث-.   إنها مبادرة رائعة، حيث تلمست بين طياته  ميولك الفطري  للدعابة . شكرا على شغفك وحماسك ، وأتمنى أن تظل الكرة المستديرة  تثير إلهامك وسعادتك. كذلك أتمنى كل النجاح لمؤلفك . أرجو أن تتفضلوا بقبول مشاعري الودية. جوزيف بلاتر. «
 



EXTRAIT DU LIVRE
« Chose promise chose due, ce troisième tome a été rédigé en temps optimal, malgré le contretemps provoqué par les deux voyages culturels effectués en France (dédicaces de livres) à quelques mois d’intervalle. Un petit décalage de parution s’est avéré nécessaire, car nous voudrions célébrer en 2015, la première décennie de ce prix hautement symbolique. Le livre en est un ornement d’apparat et d’historiographie. Et comme certains lecteurs ayant lu les deux autres tomes peuvent aisément le constater, le style humoristique imprégné de rigueur est toujours de mise et à l’ordre du jour. (...)
En commençant cet ouvrage par le 9e lauréat, nous voudrions montrer aux lecteurs sportifs, que le Prix Bouzghiba  n’exclue aucune performance répondant aux critères de sélection que nous avons énumérés, dans le premier tome monographique, dédié à ce prix transculturel. Tous les domaines sont concernés, pourvu qu’il y ait quelque chose de risible à mettre sous l’œil ou dans le creux de l’oreille. Il est préférable que cet humour, si convoité, soit pur et qu’il suscite des jouissances plus spirituelles qu’organiques.
Bien que l’on parte de la même base et des mêmes critères, le prix n’est pas uniformément  octroyé. Il dépend de l’angle d’attaque et d’approche. L’humour noir est un peu délicat. On ne le décèle pas facilement. Il faut en avoir le code sémantique, pour le percevoir et en jouir allégrement. Exemple: Patricia Piccinini qui est notre première lauréate, n’est pas une sculpteuse qui œuvre dans le comique. Son travail est on ne peut plus sérieux. Il nous prévient du tragique qui nous attend, si nous continuons de nous aventurer dans la voie du clonage artificiel et des OGM (organismes génétiquement modifiés). C’est l’interprétation erronée que les esprits obscurantistes ont donnée à ses œuvres qui est satirique. Elle est pleine de charlatanisme et de superstition. (...)
Contrairement aux idées reçues, que les profanes soutiennent et ressassent à l’envi, le football n’est plus seulement un jeu de loisir ou un passe-temps d’urbanité. C’est devenu une industrie prospère qui a ses propres créneaux, débouchés et vecteurs évolutifs. Autrefois, c’était un exercice de remise en forme musculaire, aujourd’hui, il est devenu une entreprise florissante avec son marketing et un chiffre d’affaires qui grossit d’année en année. Un vaste chantier de constructions et de réhabilitations des infrastructures sous-jacentes.
Les organisateurs de grandes festivités mondaines et de scrutins électoraux doivent refaire mille fois leurs calculs, en examinant de plus près, les calendriers des matchs européens et autres, afin de ne pas se retrouver avec des salles vides. Le football a piqué au cinéma la sève nutritive et l’aura spectaculaire. Même les festivals de cinéma les plus vieux  et les soirées de  gala  les plus huppées ont souffert de ce ’’ vol légal des publics ’’. (...)
Désormais la planète-foot fait partie de toute une nébuleuse. Rien à voir avec ces années de ’’ foot-noir ’’ où l’on mouillait le short pour quat-sous. Certains footballeurs de renom, comme Benbarek ont fini leur vie dans la misère et l’oubli le plus abjecte.

Personnellement, j’étais à deux doigts d’y succomber  ’’ suicidairement ’’, à mes risques et périls bien évidemment. Ce sont les études qui m’avaient sauvé de la glissade mortelle. Je m’explique : dans l’équipe de l’internat, j’étais le plus petit joueur de toute la formation. J’étais libéro comme mon idole de l’époque Franz Beckenbauer. Ce joueur adroit m’épatait. Une performance d’une propreté proverbiale, des passes mesurées au millimètre et une séduisante intelligence de jeu. Parfois, je faisais comme lui, je m’infiltrais dans la ’’ surface de réparation ’’ comme on dit dans le jargon footballistique, pour marquer des buts, mais pour des raisons de convenance et de malléabilité, je n’avais jamais mis une godasse, mais uniquement des espadrilles. J’allais payer cher cette imprudence. Le cuir épais des godasses protégeait mieux le pied que le tissu fin des espadrilles. Autre erreur, au lieu de porter les bas du footballeur précautionneux, j’avais des chaussettes dont la trame mince n’assurait pas une bonne absorption des coups. Un weekend, en affrontant l’équipe de l’usine de phosphates sur son terrain, qui se trouvait à environ un kilomètre et demi de l’internat, j’avais reçu un coup violent au pied droit. Je m’en rappelle, comme on se rappelle du premier amour et du premier jour de piscine.

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