CHAT ENTRE LE PERSONNAGE BOUZGHIBAET SON GENITEUR
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Bouzghiba: « Kif Dayr Maâ al Ouaqt » , comment vont les affaires d’ici-bas ?
Razak : « Tlob Satra Min Black Head and Big Krishen » . Do you speak aranglais?
Bouzghiba : C’est quoi l’aranglais ?
Razak : C’est de l’anglais mélangé avec de la sauce marocaine , c'est-à-dire une contraction des deux mots « arabe » et « anglais »
Bouzghiba : Alors expliquez-nous le sens de ces mots bizarres ?
Razak : Les Black Head n’ont rien à voir, ni avec les skinheads dont les malheurs causés aux gens de couleurs ont défrayé la chronique en Europe , ni avec les travestis vicieux qui gouachent avec des colorants esthétiques leur chevelure pour la maudite besogne mais il s’agit des « Khal Arras » ces vauriens venimeux qu’on appelle aussi Sehab Alhassanat qui passent leur journée à moucharder . Ce sont des oisifs qui remplissent leur temps avec du Tachekamt .Ils ne savent faire que ça parce que c’est imprimé dans leurs gênes ADN . Ils sont mouchards par filiation héréditaire c'est à dire de père en fils . Rien à voir avec Sehab el Hall qui dès qu’ils entrent en transe il faudrait leur cracher ce qu’on a dans la panse .Quand aux Big Krishen ce sont ceux qui ont le ventre gros à force de manger ce qui ne leur appartient pas , rien à voir avec les adeptes de Krishna qui en Inde ont une conduite exemplaire et une silhouette mince comme le « i » majuscule parce qu’ils ne mangent que ce qu’ils gagnent à la sueur de leur front .
Bouzghiba : Ne pouvez –vous pas être un peu plus clair , ces métaphores me font perdre le nord ?
Razak :Pour mieux cerner le profil de ces deux genres d’ iznogood , je vous raconte une histoire vraie devenue par sa hilarité une anecdote populaire , et une anecdote fausse devenue par sa répétitivité proverbiale un idiome de mauvaise sociabilité : « X » est un fou de Tachekamt .Tout les habitants du quartier le connaissent . « Y » est un fonctionnaire marié et ayant plusieurs enfants . Un jour , « Y » l’honnête homme rencontre dans la rue une bien jolie jeune femme . Elle a atterri la veuille dans l’établissement où il travaille pour suivre un stage de perfectionnement . C’est une fille au galbe bien ciselé qui lui demande certains renseignements supplémentaires pour son rapport de stage . Le malheur c’est que cette rencontre se déroule devant « X » le mouchard qui , s’imagine déjà que cette blondinette est une concubine . L’honnête homme en retournant sa tête se rend compte que le mouchard ne le quittait pas des yeux . Il s’est dit : « Mimti , c’est fini pour le ménage , Zahra ma femme demandera sûrement le divorce si elle apprend cette mésaventure » . Ainsi ne voulant pas que sa conjointe le sache , il se dirige vers cet indéboulonnable mouchard et lui donne un billet de 100 dirhams en lui demandant de faire œil de mica comme on dit dans le jargon populaire car sa femme qui ne comprend rien ni aux stages ni aux stagiaires est une analphabète endurcie . « X » prend les 100 dirhams et s’en va après avoir promis au donateur de ne rien divulguer . « Y » continuait sa discussion avec la stagiaire . Deux jours après , on voit un homme qui a ceint sa tête d’un bandeau blanc comme un blessé de guerre et qui vient voir l’homme marié pris en « flagrant délit d’adultère » alors qu’en réalité qu’il ne faisait que répondre à une question professionnelle posée par une stagiaire et d’un air désolé il lui remet l’argent en lui disant :« Je peux pas c’est plus fort que moi , j’ai mal à la tête » .L’autre lui dit avec un air désolé : « Sir Ya Mesquine Khaffef Alik, Sir Goul Liha Koulchi Kbal ma Tih Liya Felkoma Ouetahmouni Bchihaja Maderthach » . La traduction de cette phrase pleine Kheu et de Cheu veut dire : « Va lui dire tout pour soulager ta migraine avant que tu tombes dans le comas et qu’on m’accuse de délit que je n’ais pas commis». Le pauvre doit moucharder coûte que coûte sinon , il aura des maux de tête durant toute la semaine .
Bouzghiba : Et l’autre anecdote ?
Razak : L’autre anecdote est très ancienne . Cela se passe à une époque de grande disette appelée communément Bouhayyouf . Cette disette fut tellement sévère que les gens ne trouvant rien à mettre sous les dents se mirent à manger les écorces d’arbres et les racines . C’était l’année que l’on surnomma : Äm Jouâ Ghir Semmi Oukoul (Année de la famine nomme la plante et goinfre toi avec ) .Un campagnard va avec son rejeton au souk .Il veut acheter du pois chiche et le manger seul alors il dit à son fils : « Reste ici je vais voir ton oncle à l’écurie et je reviens » . L’enfant tout naïvement se plante sur sa place sous la chaleur torride avec un ventre creux , mais comme son père a mis du temps il se mit à sa recherche au milieu de la foule .Soudain il aperçoit son père entrain de manger son pois chiche tout seul .Il se met à crier : « Bba Bba Aâtini Naquel » , Papa Papa donne moi à manger . Mais le pauvre gamin trouva un père plus rusé que le renard et plus égoïste que Achâab le pique-assiette . En guise de réponse il lui dit : « Ouach Bak Aouer » (Est-ce que ton père est borgne ) .Le malin a fermé un œil et fit cligner l’autre pour tromper son fils pour quelque graines bouillies dans de l’eau salée .
Bouzghiba : Quel enseignement à tirer de ces deux histoires à mourir de honte ?
Razak : Primo :Quand le Big Krishen devient par on ne sait quel miracle un député ou un ministre bonjour les dégâts . Il dépenserait tout le budget destiné aux affaires publiques dans les gargantuesques Walima dont les rogatons ne sont même pas jetés aux chiens car C’est un cannibale qui adore rogner les os . Secundo : On ne peut rien attendre d’eux sauf les renflements et les dégagements par le canal d’échappement rectal de gaz carbonique , car Black Head et Big Krishen forment une espèce dangereuse . Il sont à éviter coûte que coûte sinon votre vie serait coincée entre deux rouleaux compresseurs . Black Head cherchera à pomper l’air de vos poumons et Big Krishen fera tout pour voler votre pain.
Bouzghiba : Merci pour le conseil.
Razak : Pas de quoi .
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