mercredi 7 février 2007

DARDACHA-6 Cafard Alphabétique

DARDACHA -6 : CAFARD ALPHABETIQUE
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CHAT ENTRE LE PERSONNAGE BOUZGHIBA ET SON GENITEUR
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-Bouzghiba: Vous avez dit que le Maroc a de la malchance avec certaines lettres de l’alphabet, est-ce un syndrome pour que vous l’appeliez Cafard Alphabétique. D’abord c’est quoi un cafard alphabétique ?
-Razak: Un syndrome? Non. Mais je remarque que le pays semble avoir le cafard avec certaines lettres de l’alphabet qui, dès qu’elles sont rangées dans un certain ordre, elles lui causent du dépit ou lui font rappeler les mauvais souvenirs. Parmi ces maudites lettres, on trouve les voyelles «a» et «i» et puis la consonne «f». Ainsi, la première entité formée avec ces lettres est la FIFA et l’on sait le Niet retentissant qui a jeté aux calendes grecques la candidature du Maroc pour l’organisation de la Coupe du Monde. Ensuite, il y a les IIFA indiens, cette grande messe bollywoodienne retransmise par des centai­nes de chaînes TV dans le monde, notamment en Asie et que le Maroc (cherchant toujours plus de touristes) a ratée tout bêtement. L’académie qui organise ces oscars indiens, et dont une délégation est venue prospecter au Maroc, a préféré Dubaï non pas pour ses hôtels 5 étoiles, car Marrakech peut se vanter d’en avoir de plus luxueux, mais pour ses infrastructures de communication à la pointe du progrès, érigées grâce au pétrodollar. La demande de Marrakech a été tout simplement jetée à la poubelle, pour insuffisance à remplir les clauses du Cahier de Charges.
-Bouzghiba : Mais le congrès des amis de Blatter a eu lieu à Marrakech, vous ne vous souvenez pas de Beckenbauer qui , semblait avair apprécié la Harira marrakchi pour dire à la télévision des mots gentils à l’égard du Maroc ?
-Razak : Un congrès est un congrès. Et un match de football c’est un match. Mille réunions de toutes les fédérations de sport ne valent pas l’organisation d’une coupe mondiale . Après l’Allemagne, les compétiteurs footballistiques se retrouveront en Afrique du sud , et après Dubai , l’IIFA va implanter en 2007 son chapiteau dans la région de Yorkshire en Grande Bretagne .
-Bouzghiba : Mais où est le talent de nos cracks en communication pour convaincre ou trouver un terrain d’entente avec les prospecteurs de l’académie indienne qui étaient préalablement échaudés par les bonnes paroles du vétéran du cinéma indien Docteur Amitabh Bachchan . Est-ce par un ressentiment revanchard que l’on a privé les marocains du live du IFA-cup 2006 et de la retransmission des oscars indiens ?
-Razak : Ne politisez pas le sujet . La réponse est toute simple .N’importe quel ministre de finances ou de communication peut vous la donner sans ambages : on n’a pas les moyens financiers pour construire les stades comme ceux du Maracana et Barnabeu et puis on n’a pas les ressources pour acquérir de nouvelles infrastructures audiovisuelles pour être à la hauteur de certains événements d’envergure planétaire.
-Bouzghiba : Mais lors du dernier marathon de Marrakech on a noté des améliorations qualitatives concernant les télécommunications ?
-Razak : Cela reste en deca des espérances. Est-ce que vous savez qu’il y’a encore au Maroc des régions qui ne reçoivent même pas les images des deux chaines locales , alors comment voulez –vous qu’on accueille un événement qui nous dépasse par son ampleur média-métrique ?
-Bouzghiba : Est-ce que c’est à cause des carences que vous avez écrit votre brulot paru sous le titre : Balbutiements et trébuchements d’un holding ?
-Razak : Le holding est une partie d’un tout. S’il était fin prêt pour de tels evenementialités il l’aurait fait. Le problème est aussi linguistique .On ne peut recevoir chez soi des indiens anglophones avec des arabophones francisés .
-Bouzghiba : Vous m’avez dit l’autre jour que le holding se cherche ?
-Razak : Oui , mais il ne faut pas qu’il s’égare . Car les derniers sondages d’audimétrie dont des bribes d’informations commencent à circuler n’incitent guère à l’optimisme .Les deux nouvelles chaines où l’on a englouti des sommes faramineuses semblent un fiasco total. Vous verrez les orages que cela provoquerait quand les responsables se décidaient de publier la copie définitive du rapport. Est–ce normal un organigramme de 33 directeurs pour des chaines TV passéistes? Un holding de service public se devrait de rationaliser les dépenses budgétaires , mais l’on voit plutôt le contraire. Rien que pour les défraiements de déplacements du personnel on a fixé le taux journalier à 450 dirhams par agent et ce quelque soit le grade de ce dernier alors que des techniciens des TP qui usent leurs chaussures dans les montagnes broussailleuses ne touchent que le tiers de ce montant. Est-ce qu’un perchman ou un accessoiriste de télévision est plus valeureux qu’un topographe ou un hydro-mécanicien ?
-Bouzghiba : Vous avez écrit à ce propos :" Les années passent mais les négativités s’entassent", est-ce une fatalité ?
-Razak : En guise de réponse à votre question, je revient toujours à cette petite introduction avec laquelle j’avais débuté un article d’antan et qui malgré l’âge n’a pas pris de ride :«La plus belle télé du monde ne peut donner que ce qu’elle a .Que ce soit TVM ou 2 M (excusez la rime) le constat semble le même : l’essoufflement .On a fait ce qu’on pouvait et il ne faut pas leur en demander davantage. Lifting, re-lifting, structuration, restructuration, un train de mesures qui n’en finit pas de siffler, à chaque tournant. Tous les remèdes possibles ont été testés, dans le but de relever la cote média-métrique des deux chaînes, mais sans grand effets semble-t- il. Ni l’une, ni l’autre, n’ont apparemment pas trouvé le style propre pour accéder à la télévision qu’elles voulaient être ... ». Pour faire bouger les choses, il faudrait de la créativité et de la liberté. La bureaucratie tue tout reflexe d’inventivité. Je vais vous dire une chose que je n’ai jamais dite: créez une petite agence de l’audiovisuel et donnez-lui les moyens que la SNRT a actuellement et vous verrez qu’avec une centaine de personnes motivées on peut faire le travail de mille.
-Bouzghiba : On m’a dit que vous avez proposé au patron du holding plusieurs idées mais les projets sont restés lettres mortes , pouvez-vous nous en parler ?
-Razak : Quand je l’ai rencontré à Marrakech le personnage m’avait impressionné avec sa modestie . Rien à avoir avec les caïds qui trônaient à la RTM . Comme je trouvais que ce jeune manager était perméable à ce qu’on aborde certains sujets on a discuté des iifa awards . Sur ce chapitre , on était sur la même longueur d’ondes . Comme il savait que je focalisais mes efforts sur le cinéma indien, Il m’avait remis sa carte de visite en me disant :" prépare-moi une émission mensuelle sur le cinéma indien". Quelques semaines après, j’ai lancé le prix de l’humour en votre nom. Patricia Piccinini fut la première lauréate du Bouzghiba Award . Alors , je lui ai envoyé un email , dans lequel je proposais quelques idées ,malheureusement, à l’heure où je chatte avec vous, aucune réponse ne m’est parvenue .
-Bouzghiba :Que s’est-il passé d’après vous ?
-Razak : Je ne sais pas. Tout ce que je sais, c’est que certains types mal intentionnés rôdant autour de lui ne veulent pas que les gens talentueux viennent perturber leur léthargie qui n’a que trop duré. Comme vous le savez pour le deuxième prix de l’humour, j’ai auréolé le travail réussi de l’équipe C’est pas Sorcier. Allez voir cette émission et comparez la avec celles qu’on produit ici. Les animateurs français n’ont pas trouvé le chemin tout déblayé .Ils ont bossé et risqué leur vie. Il y’eut au sein du staff des moments de tension mais le bon sens finit toujours par l’emporter. C’est pour cela que l’émission C’est pas Sorcier dure depuis plus de 11 années. J’ai beaucoup d’amis qui travaillent dans les deux chaines marocaines . Ils me racontent un tas de choses qui n’ont rien de déontologique. Les plus déçus diluent leurs déboires dans l’alcool . Il n’y’a qu’à voir qui fréquentent quotidiennement les bars qui se trouvent tout prés de la chaine d’Ain Sebaâ et ceux jouxtant la rue El Brihi. Un reportage sur ce personnel plaintif vous donnerait une image édifiante en tout point de vue .
-Bouzghiba : Ces clous de table comme vous dites ne vous aiment pas parce que vous avez critiqué leur imbécile médiocrité ?
-Razak : Au Maroc on est constamment confronté à ce genre de comportement .Une critique n’est pas une kalachnikov, je l’ai dit et répété maintes fois .Je ne cherche pas à voler le poste de quelqu'un ou quelqu’une. Aussi, je ne suis pas Bouddha. Moi aussi et comme n’importe quel mortel je peux me tromper. La différence c’est que j’accepte les critiques d’autrui et je remercie toujours mes détracteurs parce que grâce à eux j’arrive à corriger mes défauts. Comme dit l’autre je suis malade mais je me soigne .Le hic , c’est quand vous rencontrez quelqu’un d’opiniâtre ou d’imbu de sa personne. Avec ces gens-là il n’y a pas de dialogue. Pour ce qui me concerne je cherche la paix avec tout le monde . Mais les types renfrognés existent dans toutes les sociétés. Ce qu’il y’a c’est que dans le domaine de la communication cela se répercute sur la qualité du travail et sur les rapports humains .Le pays en souffre .On donne aux étrangers une image d’arriérés incapables de faire une télévision intelligente.
-Bouzghiba : Mais vous ne nous avez pas encore parlé des idées proposés au président directeur général de SNRT?
-Razak : Avec plaisir, mais ne jouez pas aux abonnés absents comme ce fantomatique Phoenix avec qui j’ai essayé de dialoguer en vain . Sans enter dans les détails , je commencerais par une interview exclusive avec Patricia Piccinini . Cette artiste dont l’œuvre sculptée a défrayé la chronique mérite de passer à la télévision marocaine pour prouver au monde qu’on n’est pas un peuple de charlatans. Ensuite , il y’ a la proposition d’une émission sur le cinéma indien, et une autre concernant les pionniers du cinéma du Maghreb .
-Bouzghiba: Ce sont des sujets intéressants à ce que l’on voit ?
-Razak: Ce qui me désole ce n’est pas les obstacles empêchant leur concrétisation, mais le manque de répondant. Je me souviens avoir envoyé au journal Le Monde une chronique sur un humoriste marocain dont j’avais vu le spectacle, le même jour j’ai reçu un courriel de Plantu , le grand caricaturiste français. C’est cela la communication j’espère .
-Bouzghiba : Mais croyez-vous que toute personne qui a une carte de journaliste est réellement journaliste et que tout individu qui a un email sait s’en servir ?
-Razak : Mais quand même on a affaire au premier communicateur du pays. S’il est occupé il peut demander de l’aide auprès de ses subordonnés . Mais ne pas répondre à un courrier est une anomalie voire un dysfonctionnement .
-Bouzghiba : Hiya Bkina Hna ?
-Razak : Bka Hna oula Lhih . Dir Liâjbek. Mouhim Khalless Dariba Chahriya dial Chouf Ouskout.

1 commentaire:

Unknown a dit…

SALAAAAAAAAAAAAAAAM