lundi 19 mai 2008

Van Karajan et les homuncules



Les petits hommes, les homuncules, acceptent toutes les tâches de corvée qu’on leur propose y compris celles où ils se font ridiculiser de manière mondaine. Quelle gloire cueillerait-on au crépuscule de la vie, «aux prolongations» de l’après retraite surtout quand on a été durant deux décennies à la tête d’une institution cultuelle de premier ordre. N’est- ce pas une décadence que de se voir dégringoler, pour quelques sous à ajouter à la pension mensuelle, du poste de décision vers un petit boulot de vaguemestre dans un festival à quat sous. A-t-on jamais vu de par le monde un directeur d’opéra mis à la retraite réglementaire pour limite d’âge et qui se rabaisse pour faire le travail de secrétaire dans une école privée de danse? Ce serait non seulement indigne mais un choix de lâche honteusement opéré. La cupidité chez les homoncules est sans limite. Le business dépravé les excite tant. Le paradoxe dans cette affaire c’est que les jeunes loups du Maroc, ceux qui sont nés avec une cuillère en or dans la bouche détiennent les premiers rôles. Qu’ils soient véreux ou ignares la chance les a avantagés par rapport à ceux qui ont un pedigree humble. Cet ex-manager que le destin n’a pas ménagé n’a aucune fierté à tirer dans ce qu’il entreprend puisqu’il reçoit les ordres et consignes de personnes qui ont l’âge de ses fils. Il n‘a jamais été qu’un pseudo artiste. Les vrais artistes ne se prostituent pas, parce qu’ils sont de nature contre la prostitution intellectuelle. Pourquoi Herbert Van Karajan le chef d’orchestre dont les mélomanes du monde entier ont regretté la disparition est resté égal lui même dans l’honneur et le prestige? Parce qu’il avait en plus du talent une personnalité charismatique. Quand aux agaçants homoncules qui veulent péter plus haut que leur c…, Euripide de l’époque hellénistique nous en a prévenu de leur servilité en disant : " ... se dévouer au trépas pour leurs maîtres, c'est, pour des esclaves généreux, le plus beau titre de gloire. "

RAZAK

dimanche 18 mai 2008

Léo Ferré ...C'est axra


Avec le temps- lien URL: http://fr.youtube.com/watch?v=aiXcUTTLud4
C’est extra- lien URL: http://i.ytimg.com/vi/x0rMSHdi5Jw/default.jpg
La vie d’artiste- lien URL: http://fr.youtube.com/watch?v=tSe-CL6GS9k
Cette blessure- lien URL: http://fr.youtube.com/watch?v=jqcWh4EVYzM


-Avec le temps
Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
On oublie le visage et l'on oublie la voix
Le cœur, quand ça bat plus, c'est pas la peine d'aller
Chercher plus loin, faut laisser faire et c'est très bien

Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
L'autre qu'on adorait, qu'on cherchait sous la pluie
L'autre qu'on devinait au détour d'un regard
Entre les mots, entre les lignes et sous le fard
D'un serment maquillé qui s'en va faire sa nuit
Avec le temps tout s'évanouit

Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
Même les plus chouettes souv'nirs ça t'as une de ces gueules
A la gal'rie j'farfouille dans les rayons d'la mort
Le samedi soir quand la tendresse s'en va toute seule

Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
L'autre à qui l'on croyait pour un rhume, pour un rien
L'autre à qui l'on donnait du vent et des bijoux
Pour qui l'on eût vendu son âme pour quelques sous
Devant quoi l'on s'traînait comme traînent les chiens
Avec le temps, va, tout va bien

Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
On oublie les passions et l'on oublie les voix
Qui vous disaient tout bas les mots des pauvres gens
Ne rentre pas trop tard, surtout ne prends pas froid

Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
Et l'on se sent blanchi comme un cheval fourbu
Et l'on se sent glacé dans un lit de hasard
Et l'on se sent tout seul peut-être mais peinard
Et l'on se sent floué par les années perdues
Alors vraiment... avec le temps... on n'aime plus

- C’est extra
Une robe de cuir comme un fuseau
Qu'aurait du chien sans l'faire exprès
Et dedans comme un matelot
Une fille qui tangue un air anglais
C'est extra
Un moody blues qui chante la nuit
Comme un satin de blanc d'marié
Et dans le port de cette nuit
Une fille qui tangue et vient mouiller

C'est extra c'est extra
C'est extra c'est extra

Des cheveux qui tombent comme le soir
Et d'la musique en bas des reins
Ce jazz qui d'jazze dans le noir
Et ce mal qui nous fait du bien
C'est extra
Ces mains qui jouent de l'arc-en-ciel
Sur la guitare de la vie
Et puis ces cris qui montent au ciel
Comme une cigarette qui brille

C'est extra c'est extra
C'est extra c'est extra

Ces bas qui tiennent hauts perchés
Comme les cordes d'un violon
Et cette chair que vient troubler
L'archet qui coule ma chanson
C'est extra
Et sous le voile à peine clos
Cette touffe de noir jésus
Qui ruisselle dans son berceau
Comme un nageur qu'on attend plus

C'est extra c'est extra
C'est extra c'est extra

Une robe de cuir comme un oubli
Qu'aurait du chien sans l'faire exprès
Et dedans comme un matin gris
Une fille qui tangue et qui se tait
C'est extra
Les moody blues qui s'en balancent
Cet ampli qui n'veut plus rien dire
Et dans la musique du silence
Une fille qui tangue et vient mourir

C'est extra
C'est extra
C'est extra
C'est extra

- La vie d’artiste
Je t'ai rencontrée par hasard,
Ici, ailleurs ou autre part,
Il se peut que tu t'en souviennes.
Sans se connaître on s'est aimés,
Et même si ce n'est pas vrai,
Il faut croire à l'histoire ancienne.
Je t'ai donné ce que j'avais
De quoi chanter, de quoi rêver.
Et tu croyais en ma bohème,
Mais si tu pensais à vingt ans
Qu'on peut vivre de l'air du temps,
Ton point de vue n'est plus le même.
Cette fameuse fin du mois
Qui depuis qu'on est toi et moi,
Nous revient sept fois par semaine
Et nos soirées sans cinéma,
Et mon succès qui ne vient pas,
Et notre pitance incertaine.
Tu vois je n'ai rien oublié
Dans ce bilan triste à pleurer
Qui constate notre faillite.
Il te reste encore de beaux jours
Profites-en mon pauvre amour,
Les belles années passent vite.
Et maintenant tu vas partir,
Tous les deux nous allons vieillir
Chacun pour soi, comme c'est triste.
Tu peux remporter le phono,
Moi je conserve le piano,
Je continue ma vie d'artiste.
Plus tard sans trop savoir pourquoi
Un étranger, un maladroit,
Lisant mon nom sur une affiche
Te parlera de mes succès,
Mais un peu triste toi qui sais
Tu lui diras que je m'en fiche...que je m'en fiche...

-Cette blessure
Cette blessure
Où meurt la mer comme un chagrin de chair
Où va la vie germer dans le désert
Qui fait de sang la blancheur des berceaux
Qui se referme au marbre du tombeau
Cette blessure d'où je viens

Cette blessure
Où va ma lèvre à l'aube de l'amour
Où bat ta fièvre un peu comme un tambour
D'où part ta vigne en y pressant des doigts
D'où vient le cri le même chaque fois
Cette blessure d'où tu viens

Cette blessure
Qui se referme à l'orée de l'ennui
Comme une cicatrice de la nuit
Et qui n'en finit pas de se rouvrir
Sous des larmes qu'affile le désir

Cette blessure
Comme un soleil sur la mélancolie
Comme un jardin qu'on n'ouvre que la nuit
Comme un parfum qui traîne à la marée
Comme un sourire sur ma destinée
Cette blessure d'où je viens

Cette blessure
Drapée de soie sous son triangle noir
Où vont des géomètres de hasard
Bâtir de rien des chagrins assistés
En y creusant parfois pour le péché
Cette blessure d'où tu viens

Cette blessure
Qu'on voudrait coudre au milieu du désir
Comme une couture sur le plaisir
Qu'on voudrait voir se fermer à jamais
Comme une porte ouverte sur la mort

Cette blessure dont je meurs